La poupée qui rit, Sarkozy qui pleure
Le Président, qui voulait faire interdire la vente de la figurine vaudoue à son effigie, a été débouté. Il fait appel.
C’était la sixième procédure engagée par Nicolas Sarkozy depuis son élection. Peut-être celle de trop. Le Président demandait l’interdiction de la commercialisation d’une poupée vaudou à son effigie pour violation de son droit à l’image. La justice l’a débouté. «Cette représentation non autorisée de l’image de Nicolas Sarkozy ne constitue ni une atteinte à la dignité humaine, ni une attaque personnelle», ni «une atteinte fautive à son droit à l’image», a fait valoir aujourd'hui le juge des référés du tribunal de grande instance de Paris.
Qualifiée d’«œuvre de l’esprit», la poupée litigieuse «s’inscrit donc dans les limites autorisées de la liberté d’expression et du droit à l’humour», selon le jugement dont Libération a obtenu copie. Il précise que «nul ne peut prendre au sérieux ce procédé et croire qu’il prônerait un culte vaudou tel que pratiqué dans les Antilles» et que «le juge n’a pas à apprécier le bon ou mauvais goût du concept proposé». Ouf, les vannes sur Sarkozy, même mauvaises, seront encore permises.
Sérieux coup de pub
La mine fermée, Me Thierry Herzog, avocat de Nicolas Sarkozy, ne peut que prendre acte de la décision. «Je n’entends pas, pour l’instant, commenter cette décision de justice», dit-il, avant cependant de lâcher que la poupée «n’a aucun rapport avec une caricature, car cela s’inscrit dans un contexte particulier. Je n’ai jamais demandé le retrait de tel journal satirique. Mais ici, c’est différent». Tellement différent que le Président a décidé de faire appel, ce jugement ne semblant pas calmer ses ardeurs procédurales.
La société Tear Prod pourra pour le moment continuer à vendre sa poupée, son manuel vaudou et son lot de douze aiguilles qui l’accompagne. Avec au passage un sérieux coup de pub. Tiré à 20.000 exemplaires, le coffret était vendredi en tête des ventes toutes catégories sur le site Internet Amazon.fr. Il l’était encore aujourd’hui dans la catégorie livre…
Une bonne pression dans le «170%»
Les heureux acquéreurs de la poupée de tissu pourront piquer les turpitudes sarkozystes. Au choix, un florilège de mots ou expressions se référant aux heures de gloire du Président. «Casse-toi, pauvre con !» bien sur, mais aussi «racaille», «la France tu l’aimes ou tu la quittes», «Fouquest’s», «vol de stylo» ou encore «ouverture», pour les socialistes enragés. Si votre patron ne veut pas vous augmenter, une bonne pression dans le «170%» fera du bien. Et les amateurs de grande musique française titilleront le «Mireille Mathieu».
Il y en a une qui n’a pas tardé à envoyer sa pique au Président. C’est Ségolène Royal. Aujourd'hui, elle s’est réjouie de cette «bonne nouvelle», voyant dans le jugement «la protection d’une liberté de caricaturer les puissants». La présidente de Poitou-Charentes a aussi eu droit à sa poupée vaudou à son effigie, mais n’a pas porté plainte. Nicolas Sarkozy pourra toujours se défouler dessus.
Libé
Il est hallucinant ce type quand même, il a pas de face, il ose faire appel !!!
Toujours par rapport à Sarko, je vais vous scanner un article du canard de cette semaine qui est tout bonnement édifiant.